dimanche 6 juillet 2014

Pep Guardiola : « La Catalogne est ma patrie, et non pas l’Espagne »






« La Catalogne est ma patrie, et non pas l’Espagne ». Dans un reportage émis par la télévision publique allemande ZDF, le média allemand a attribué la phrase « La Catalogne est ma patrie et non pas l’Espagne », à l’entraîneur catalan pour faire l’annonce de son reportage, même si l’expression n’est pas textuelle.

Le journaliste qui a rédigé le reportage est allé jusqu’à Santpedor, la ville d’origine de Guardiola, et a recueilli des fragments d’autres vidéos, comme par exemple une vidéo de La Sexta, où l’ex-technicien du FC Barcelone disait que « mon pays est Catalogne et si j’ai joué pour l’Espagne c’est parce que l’équipe nationale de la Catalogne ne peut pas jouer dans des compétitions internationales ».

L’actuel entraîneur du Bayern de Munich a soutenu publiquement hier mercredi le journaliste Francesc Garriga. Celui-ci avait été rappelé à l’ordre par l’UEFA pour avoir posé une question en catalan à Guardiola. Alors que e journaliste commençait son intervention en disant : « Comme la UEFA m’a réprimandé hier pour avoir parlé en catalan, je le ferai maintenant en espagnol », Pep Guardiola, lui répondit «tu te trompes, tu peux le faire en catalan ». La chaîne Esport 3 a mis en ligne sur son site internet, le dialogue qui a eu lieu dans la salle de presse du stade Santiago Bernabéu.

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jeudi 3 juillet 2014

Couloirs. Valls et Kendji en mode catalan


1Kendji a rencontré Manuel Valls dans les coulisses du JTde TF1et ils ont échangé en catalan... LP/Jean Nicholas Guillo




Kendji, le gagnant de l'émission de TF 1 « The Voice », a croisé Manuel Valls, natif de Barcelone, après sa victoire. Le jeune gitan âgé de 17 ans a eu la surprise de discuter avec le Premier ministre dans sa langue maternelle. « Je parle en catalan avec les miens et aussi avec Manuel Valls... s'est-il esclaffé. Je l'ai rencontré au journal de TF 1, juste après ma victoire de The Voice. On a échangé quelques mots en coulisses. Il m'a félicité en catalan, cela m'a fait super plaisir », jubile encore le jeune chanteur, qui défend actuellement son premier single, « Color Gitano ».

VIDEO. Kendji en live au Parisien : «Color Gitano»


VIDEO. Kendji : «J'aimerais avoir une fiancée...»

Kendji : «J'aimerais avoir une fiancée...» par leparisien



Kendji, le gagnant de l'émission de TF 1 « The Voice », a croisé Manuel Valls, natif de Barcelone, après sa victoire. Le jeune gitan âgé de 17 ans a eu la surprise de discuter avec le Premier ministre dans sa langue maternelle. « Je parle en catalan avec les miens et aussi avec Manuel Valls... s'est-il esclaffé. Je l'ai rencontré au journal de TF 1, juste après ma victoire de The Voice. On a échangé quelques mots en coulisses. Il m'a félicité en catalan, cela m'a fait super plaisir », jubile encore le jeune chanteur, qui défend actuellement son premier single, « Color Gitano ». 

VIDEO. Kendji en live au Parisien : «Color Gitano»


VIDEO. Kendji : «J'aimerais avoir une fiancée...»

Kendji : «J'aimerais avoir une fiancée...» par leparisien

Font:Le parisien

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mercredi 2 juillet 2014

La Catalogne en marche pour l’indépendance ?

(RV) - Entretien - Le nouveau roi d’Espagne, Felipe VI, a réservé au Saint-Siège son premier déplacement à l’étranger. Il est en effet reçu lundi 30 juin par le Pape François, avant une tournée des pays frontaliers de l’Espagne cette semaine : la France, le Portugal et le Maroc.

La séquence historique vécue par l’Espagne ce mois de juin, avec l’abdication du roi Juan-Carlos au terme de 38 ans de règne, et la proclamation de son fils comme nouveau roi, a été menée dans une relative sérénité, malgré les affaires qui touchent la famille royale et notamment les accusations de corruption contre l’infante Cristina.

Une partie des Espagnols semble réconciliée avec la monarchie et estime que Felipe VI a une véritable stature d’homme d’Etat. En Catalogne toutefois, le sentiment indépendantiste reste très fort et le gouvernement dirigé par Artur Mas compte toujours organiser un referendum d’autodétermination le 9 novembre prochain. Il pourrait profiter de la brèche ouverte par les Ecossais, qui voteront pour leur éventuelle indépendance le 18 septembre.

La visite du roi Felipe VI en Catalogne le 26 juin dernier s’est déroulée dans une ambiance plutôt cordiale et a pu adoucir les relations entre Madrid et Barcelone, mais le débat sur une sécession de la Catalogne reste un thème central en Espagne. Les indépendantistes ont le vent en poupe depuis leur manifestation triomphale du 11 septembre 2012, qui avait réuni près de 2 millions de personnes dans les rues de Barcelone, comme nous le rappelle Cyril Trépier, chercheur à Paris VIII et auteur d’une thèse sur le mouvement indépendantiste en Catalogne. Il est interrogé par Cyprien Viet.

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Catalogne: Le chef des séparatistes prêt à tout pour un référendum

Oriol Junqueras, dirigeant du parti indépendantiste ERC
Convaincu qu'il pourra mener la Catalogne à voter sur son indépendance le 9 novembre, Oriol Junqueras, dirigeant du parti indépendantiste Esquerra Republicana, affirme qu'il "fera tout son possible" pour que ce référendum, jugé illégal par Madrid, soit organisé. "Que pense faire le gouvernement espagnol pour empêcher les citoyens de voter?", s'interroge, lors d'un entretien accordé à l'AFP, cet historien et ancien professeur d'université de 45 ans.

"Lorsque des centaines de milliers, voire des millions de citoyens feront la queue, un bulletin dans la main, pour voter, que pense faire le gouvernement espagnol pour l'empêcher ?", ajoute-t-il dans son sobre bureau du Parlement catalan.

"La démocratie finira par trouver son chemin"

A cinq mois de la date choisie par les partis nationalistes et indépendantistes catalans pour organiser un référendum sur l'indépendance de cette région de 7,5 millions d'habitants à l'identité profondément ancrée, le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy semble bien décidé à empêcher la tenue d'un vote qu'il juge contraire à la constitution.

"Je suis convaincu que la démocratie finira par trouver son chemin", veut pourtant croire Oriol Junqueras. "Nous ferons tout notre possible pour organiser" le vote.

Historien passionné, il a abandonné en 2011 l'université pour prendre la présidence d'un parti en décomposition après un sérieux revers électoral.

Depuis, alors que la Catalogne connaissait une forte poussée indépendantiste, alimentée en partie par la profonde crise économique que traverse l'Espagne, Esquerra Republicana (ERC) est parvenue à s'élever au rang de deuxième force régionale. Pour la première fois depuis sa victoire en 1931, année de la proclamation de la seconde république espagnole, le parti est même arrivé premier en Catalogne lors des élections européennes de mai.

Convaincu que le "oui" gagnera le 9 novembre, Oriol Junqueras n'avait par le passé pas écarté la possibilité d'une déclaration unilatérale d'indépendance. Mais il souligne toutefois que la région devrait négocier avec l'Espagne et l'Europe les termes de sa sécession.

"Il ne s'agira pas d'un exercice unilatéral, ni même bilatéral entre la Catalogne et l'Espagne. Car les intérêts croisés des Etats européens en Catalogne et en Espagne sont immenses, comme par exemple la dette publique ou la stabilité économique du sud de l'Europe. Nous nous trouvons sur un échiquier multilatéral et cela sera résolu de façon multilatérale", explique-t-il.

Ancien député européen

Cheveux bruns, barbe fournie, Oriol Junqueras évolue habilement dans les méandres de la politique. Il transmet dans ses discours le ton pédagogique de son époque de professeur, souvent teinté d'ironie. C'est dans le cadre de l'Union européenne que sa carrière politique a commencé, avec son élection en 2009 comme député européen. L'institution s'est jusqu'ici montrée hostile au projet indépendantiste, l'UE ayant averti que la séparation de la Catalogne entraînerait sa sortie de l'Union.

"Au Parlement européen, mes collègues me disaient toujours: +Vous avez besoin d'un mandat démocratique+. Or ce mandat nous l'avons obtenu aux élections catalanes de 2012 et aux européennes cette année, et nous l'obtiendrons à nouveau lors du référendum", lance-t-il.

De Strasbourg, il était passé en 2011 à la mairie de la petite cité-dortoir de la banlieue de Barcelone, Sant Vicenç dels Horts, avant de prendre la présidence d'ERC.

Depuis, la progression du sentiment indépendantiste a poussé le président de la région Artur Mas a annoncer la tenue d'un référendum en 2014 malgré la position jusque-là plus modérée de sa coalition nationaliste et conservatrice CiU. "Le référendum est le meilleur instrument démocratique possible et il suscite un important consensus dans la société catalane", argumente Oriol Junqueras.

Face à l'avancée apparemment imparable d'ERC dans les sondages, qui menace l'hégémonie traditionnelle de CiU dans la région, de nombreuses voix s'élèvent pour demander aux républicains de rejoindre un gouvernement d'unité soutenant le référendum.

Evitant de répondre à ces appels, Oriol Junqueras affirme seulement: "Je ne me rendrai pas, je ne me résignerai pas, je n'abandonnerai pas, je ne faiblirai pas". "Et si nous sommes nombreux à le tenter, et si nous sommes une majorité à ne pas nous résigner, il est évident que nous finirons par gagner."

Font: lalibre.be

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lundi 30 juin 2014

Une ancienne ministre du PSOE se moque et méprise le catalan a travers Twitter

Tandis que le procès pour le Droit de Décider avance, des personnalités influentes d’Espagne continuent à envoyer des messages ridicules et offensifs concernant la Catalogne. Le dernier exemple en date vient de l’ancienne ministre de l’hébergement du PSOE et Docteur en Droit, Maria Antonia Trujillo, qui par un tweet a proclamé “voyons, a quelles affaires importantes sert le catalan?” en guise de réponse aux réactions qu’un de ses tweets avait provoqué. Lors de ce message, elle se moquait de cette langue en disant: “le catalan est une bonne langue pour se battre a la city londonienne”.

Les réactions à cette attaque à la langue catalane ne se sont pas fait attendre. Plusieurs utilisateurs se sont adressés à Trujillo par Twitter regrettant le peu de considération de ces propos, venant de la part d’un des membres d’un gouvernement espagnol. Les utilisateurs faisant remarquer que ces déclarations étaient d’autant plus regrettables qu’elles venaient d’une personnalité d’un parti théoriquement progressiste. L’ancienne ministre a maintenu son attitude méprisante. Face à la réponse d’un utilisateur de Twitter qui affirmait que “on apprend une langue pour enrichir sa culture”, Trujillo a répondu avec dédain “oui, mais pas le catalan”. Après quelques minutes, en voyant tous les messages d’indignation qu’elle déclenchait, l’ancienne ministre modifia son compte Twitter pour que personne ne puisse voir ses commentaires sans autorisation. 

Il ne s’agit pas des premiers tweets polémiques de Maria Antonia Trujillo (@matrujil sur Twitter). Lors des derniers mois elle avait déjà publié de commentaires polémiques comme “celui qui a de dettes doit les payer, il n’avait qu’à pas s’endetter” ou “j’ai résilié mon compte de Canal plus. J’irai voir si je peux le pirater en ligne”.



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vendredi 27 juin 2014

Espagne , laissez-nous faire notre chemin : nous en avons tous les droits du monde


Je m’appelle Rita Bocca , née le 25 Novembre 1967 à San Sebastiano Po , une ville de la province de Turin ( Italie ) où j'ai étudié les sciences politiques. À l'âge de 25 ans , j'ai déménagé à Castelldefels en Catalogne, où grâce aux langues que je connais (italien, français , catalan et espagnol ) je n’ai jamais vraiment eu de difficultés, jusqu'à présent, pour trouver un emploi. Maintenant, depuis 10 ans, je vis à Calafell.

Depuis juillet 2013, je collabore avec www.helpcatalonia.cat (je traduis des articles du catalan ou de l'espagnol en italien, concernant tout ce qui se passe en Catalogne). Depuis octobre 2013, je suis membre à part entière de l'ANC (Assemblée Nationale Catalane) et je collabore avec les «traducteurs pour l'indépendance». Depuis décembre 2013, je suis responsable et trésorier régional de la campagne « Signez un vote pour l’indépendance » que mène l’ANC .

Quand je vivais en Italie, je ne connaissais pas l’existence de la Catalogne ni le catalan. En 1993, je me souviens avoir regardé la télévision sans même savoir si c'était en catalan ou en espagnol, ne connaissant aucune de ces langues. J'ai un intérêt particulier pour les langues, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai obtenu le DELE (Diplôme d'Espagnol Langue Étrangère) et le niveau C de catalan.

Il y a seulement deux années, je me suis dit : « Ça suffit ! ». J'en avais assez de recevoir toutes sortes de nouvelles à propos de la Catalogne et de sa relation avec l'Espagne qui à mon avis n’étaient pas crédibles. Mon mari (Nord-Catalan de Perpignan) dit toujours que la Catalogne est la dernière colonie de l'Espagne et j'ai toujours pensé : «Quelle exagération! Qu'est-ce que tu racontes ? Ce n'est pas possible». Mais si : l'été dernier, j'ai lu Delenda est Hispania d’Albert Pont et je ne pouvais pas y croire. Je ne pouvais pas croire à quel point un pays qui se proclame démocratique comme l'Espagne pouvait nous mentir même dans les livres d'histoire. Ce n’est pas la même histoire que l'on apprend en Catalogne et dans le reste de l'Espagne. De toute évidence, la nôtre n'est pas la véritable, d'après l'Espagne.

Quand j'ai entendu que la langue catalane avait été interdite, non pas il y a 100 ans, mais beaucoup moins, j'ai pensé: « C'en est trop ! » Connaître une autre langue peut être enrichissant et vous aide aussi à en apprendre d'autres! C'est ce que disent les spécialistes, et je peux le confirmer par mon expérience.

Mais la langue n'est pas la seule chose qui m'a fait devenir indépendantiste. J’aime les animaux et je ne peux pas faire partie d'un pays où l'on torture des animaux avec des corridas. À ceux qui prétendent que cela fait partie de l'histoire et de la culture, je leur dis toujours : « En Italie, pourquoi ne pas avoir continué les combats entre gladiateurs et ceux entre les lions, les tigres et les hommes? C'est aussi de l'histoire et de la culture? Je pense qu'heureusement, les pays évoluent, ou devraient évoluer!

Pour conclure, je pense qu'il est devenu évident que j'ai décidé de donner un coup de pouce et traduire des articles en italien pour Help Catalonia parce que je veux que mon pays d’origine sache ce qui se passe ici.


Pourquoi la Catalogne est-elle si importante pour moi? Parce que je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que la Catalogne devienne un État indépendant et démocratique, comme on le demande maintenant, parce que la Catalogne est beaucoup plus que mon pays d'accueil, je me sens CHEZ MOI EN CATALOGNE et je veux me battre parce que, pour moi, elle a le droit, au minimum , d’être en mesure de décider de redevenir l'État qu'elle était. Dans ma tête, je ne peux pas comprendre pourquoi l’on ne nous permet pas de décider. C'est cela, la démocratie? Je ne demande rien de plus qu'on nous laisse LIBRES, nous sommes assez mûrs pour nous en sortir seuls.


Pour moi, la Catalogne, c' est un pays merveilleux, non seulement pour la montagne ou la mer, mais parce qu'il y a des gens exceptionnels. Par exemple, j'ai été opéré d’un cancer de la peau à l'Hôpital de Bellvitge, et je vous assure que j'ai trouvé des gens merveilleux et des professionnels formidables avec qui je n'ai jamais senti que j'étais un numéro. Cela n'a pas de prix et j’en serai reconnaissant toute ma vie.

Catalogne, je t'aime! Vive la Catalogne libre !


Rita Bocca



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lundi 23 juin 2014

La Phalange prend d'assaut la Mairie de Cardedeu




Au petit matin de ce 15 mai, des inconnus ont pris d'assaut la Mairie de Cardedeu (Vallès Oriental) pour y hisser le drapeau espagnol et une pancarte menaçante avec le texte "L'Espagne ne doit pas être remise en cause, elle doit être défendue".
Le groupe 'l'Espagne en Marche', lié à la Phalange Espagnole, a revendiqué cet acte. Il est à nouveau mis en évidence l'impunité avec laquelle ces groupes agissent. Il y a seulement quelques jours, d'autres inconnus ont abattu une des trois branches d'un pin, près de Berga, qui symbolise, depuis ce début de siècle, l'unité des territoires de langue catalane-valencienne. 

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vendredi 20 juin 2014

« Le gouvernement de l'Espagne, plus proche de vous. » Vraiment?











C'est ainsi que la délégation du gouvernement de l’Espagne en Catalogne se présente au public sur son site Internet (dans un texte, par ailleurs, qui met en avant la photo de l'actuelle déléguée , Mme de los Llanos de Luna, et que signe Joan Rangel, l'ancien délégué du gouvernement). Tel est le premier signe de l'importance que la délégation du gouvernement accorde à sa proximité avec le public...


Maria de los Llanos de Luna est une avocate de Séville qui pendant des années a occupé plusieurs fonctions publiques en Catalogne : directrice adjointe de l'Institut national de sécurité sociale de Barcelone (1996-2003) , présidente du Comité pour l'évaluation de l'invalidité au travail à Barcelone et, dans la même ville, conseillère à la Trésorerie générale de la sécurité sociale. Elle y a également été sous-déléguée du gouvernement espagnol (2003-2004), membre du Parlement de Catalogne (où jamais elle n'a fait usage de la langue catalane pour ses contributions) et porte-parole adjoint du groupe parlementaire du Parti Populaire (PP) où elle est membre du comité de direction et du conseil d'administration, entre autres responsabilités. Depuis 2012, elle est la représentante du gouvernement espagnol en Catalogne.

Ainsi, dans sa mission de rapprocher le gouvernement espagnol des citoyens de Catalogne, Mme de Luna a pris comme objectif le ralentissement du processus de souveraineté, et se focalise sur les municipalités. Pendant ces deux années en tant que chef de la délégation, elle a déposé près de 200 plaintes autour de cinq aspects :


- loi sur l’usage des drapeaux: 62 municipalités catalanes dénoncées par n’avoir pas le drapeau espagnol suspendu à la façade de l'hôtel de ville. Nous n'avons pas connaissance de plainte déposée contre des bâtiments gouvernementaux espagnols tels que les postes de police ou des quartiers généraux militaires nationaux , où le drapeau catalan est absent, contrairement à ce que stipule la loi.


- Soutien à la déclaration de souveraineté: 43 municipalités qui ont approuvé des textes soutenant la déclaration de la souveraineté approuvé par le Parlement de Catalogne le 23 janvier 2013 ont été dénoncées par la délégation du gouvernement espagnol. Parmi ces plaintes déposées, 13 ont été déjà classées sans suite ou rejetées.


- Affectation des locaux : la Délégation du gouvernement espagnol porte plainte contre des conseils municipaux, comme celui de Vic, qui accorde son soutien local à des activités liées au processus de souveraineté, ou comme celui de Gérone, qui a affrété des trains pour faire venir des gens à Barcelone, à la manifestation pour l’indépendance du 11 septembre 2013.


- Souveraineté fiscale : 75 conseils municipaux ont été dénoncés pour avoir fait des déclarations en faveur de la souveraineté fiscale , c'est-à-dire qui demandent que les citoyens paient leurs impôts directement aux autorités fiscales de la Catalogne. 3 de ces plaintes ont déjà été rejetées.


- Frais d'adhésion à l'AMI (Association des Municipalités pour l'Indépendance): 14 municipalités ont été dénoncées pour un présumé détournement d'argent public. Dans certains cas, les frais dénoncés sont de 75,5 euros par an.

Pour déposer ces plaintes, Llanos de Luna suit deux procédures: examiner toutes les décisions municipales qui se prennent dans toute la Catalogne, et qui arrivent à la Délégation, comme le veut la loi. S'il s'en trouve une relative à la souveraineté qui pourrait violer la loi, on l'envoie aux avocats de l'État, et si ces avocats constatent des irrégularités, la Délégation engage une action en justice. La seconde procédure consiste à examiner si un maire contrevient à une décision de justice; dans ce cas, elle cherche à lui interdire d'exercer ses fonctions. Dans une procédure comme dans l'autre, on s'efforce de tout remettre dans les mains de la justice, pour en faire un problème, dans de nombreux cas, pénal et non idéologique.

Vu sous un angle objectif, on pourrait dire que Mme de Luna est une vraie fonctionnaire qui respecte et applique les lois, aucun délégué du gouvernement espagnol n'avait été si scrupuleux, mais jamais aucun délégué du gouvernement espagnol n'avait tenté d'imposer le drapeau espagnol dans les écoles, comme l’a tenté Mme de Luna à Corbera de Llobregat, et aucun d'eux n'avait agi avec une telle férocité contre des maires catalans. Jamais aucun délégué du gouvernement de l'État , n'avait pris part à une cérémonie en l'honneur de la Division Bleue (groupe espagnol de soutien militaire à l'armée nazie pendant la Seconde Guerre mondiale). Pour ces raisons, le 14 Mars 2013, le Parlement de Catalogne a approuvé une motion qui demande son remplacement pour « attitude hostile et manque de respect à l'égard des institutions catalanes, » et elle a été déclarée persona non grata dans des municipalités telles que Gérone. Le conseil municipal en a appelé à sa révocation immédiate.

En Juin 2014, Mme Maria de los Llanos de Luna continue à diriger la Délégation du gouvernement espagnol en Catalogne, pour y « fournir un meilleur service aux citoyens. »

Sources: Wikipedia en catalan et journal Ara du 05/01/2014

Espagnol

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lundi 16 juin 2014

Monsieur García Margallo : « Une Catalogne indépendante errerait dans l'immensité de l'espace, exclue de l'UE pour les siècles des siècles »

M. José Manuel García Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères, a  déclaré aujourd'hui que la déclaration unilatérale d'indépendance  "condamnerait la Catalogne à errer dans l'espace sans aucune reconnaissance et [que celle-ci] resterait exclue de l'Union Européenne pour les siècles des siècles".
M. le ministre a tenu ces propos dans le débat  faisant suite au discours de M. Giorgi Kvirikashvili, vice-premier ministre et ministre géorgien de l'Économie et du Développement durable, lors d'un déjeuner organisé par le Forum Nueva Economía à Madrid.
Le chef de la diplomatie  espagnole a demandé aux indépendantistes catalans de tirer la «leçon» de la sécession unilatérale des territoires géorgiens d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, qui ne sont reconnus que par la Russie, le Venezuela, le Nicaragua et «trois micro-pays du Pacifique ». Et il a ajouté que ces deux territoires sont dans un « vide juridique »  qui leur empêcherait d’accéder au Fonds Monétaire International et à d'autres organisations internationales  au cas où ils auraient un problème de dette publique.
García Margallo a reconnu que le  gouvernement espagnol est très préoccupé par la possible déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne, mais il a observé que ce serait « particulièrement grave » pour la Catalogne parce que cela ferait « reculer » cette communauté « pendant longtemps ». « Il est temps que ce soit reconnu, déclaré et rendu public pour que l'on sache quels sont les risques auxquels on est en train d’exposer une population essentiellement européenne »,  a-t-il souligné.
Le ministre a remarqué que le droit de décider s'exerce également « toujours dans la norme » et a rappelé que la doctrine des Nations Unies ne reconnaît la prévalence du droit à l'autodétermination sur le principe de l'intégrité territoriale des États que dans trois hypothèses : territoires coloniaux, sujets à une occupation militaire ou dans lesquels les droits fondamentaux de ses citoyens ne sont pas reconnus.

C’est pour cela que M. le ministre a affirmé que la Catalogne ne serait pas reconnue par la communauté internationale, sans quoi l'Union Européenne  ne pouvait même pas « envisager » une possible demande d'adhésion de la Catalogne, parce que l'article 49 du traité de l'Union « stipule que les territoires qui veulent intégrer l'UE » doivent être « des États reconnus internationalement ».
De plus, l'acceptation d'une demande d'admission à l'Union par un nouveau État doit être approuvée à l'unanimité des 28 partenaires européens. L'unanimité est également nécessaire pour faire avancer chacun des chapitres de la négociation pour l'adhésion finale, a-t-il rappelé.


Anglais

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lundi 9 juin 2014

5.000 casteliers en Europe: « Nous voulons voter, aidez-nous à faire bloc »





71 équipes se sont produites dans 7 villes européennes et 41 municipalités catalanes ce midi sous le slogan « Catalans want to vote » (les Catalans veulent voter).

Quelque 5.000 casteliers de 71 équipes différentes dressent des castells (tours humaines) ce midi dans sept villes européennes Paris, Londres, Berlin, Bruxelles, Genève Lisbonne, Rome– et à Barcelone et quarante autres villes catalanes pour réclamer le droit de décider.

La présidente d'Òmnium Cultural, Muriel Casals, a lu un manifeste à Barcelone, devant l'église de la Sagrada Família, dans lequel elle expliquait que la performance s'est réalisée comme « un appel à tous les citoyens européens » pour faire connaître qui sont les Catalans, ce qu'ils veulent et comment ils sollicitent de « prendre part à l'avenir pour construire l'Europe du XXIe siècle ». « Nous voulons voter, nous voulons décider de notre avenir par un référendum », a-t-elle dit, « et c'est pourquoi nous lançons cet appel à tous les Européens ; l'Europe de l'avenir, nous voulons la dresser avec vous, comme si c'était un grand castell, aidez-nous à faire bloc. »

Les castells se sont d'abord dressés à Genève, avec les Xiquets de Reus, puis à Bruxelles, avec les casteliers de Vilafranca, ensuite à Paris, devant la Tour Eiffel, où s'est produite l'équipe ancienne des Xiquets de Valls, et enfin dans les autres villes européennes et catalanes où était organisée cette action revendicative.

"Quand nous avons planifié cette action, nous avons pensé qu'il était important d'apporter ce que nous avons de meilleur, de plus spectaculaire. Ce sont les castells. Ils font partie du patrimoine immatériel de l'Unesco et sont impressionnants par leur valeur et leur côté spectaculaire », comme l'a remarqué ce midi à Londres Jordi Bosch, secrétaire genéral du conseil d'Òmnium, persuadé que le regard du monde se tournera vers les demandes catalanistes. « C'est la meilleure manière d'expliquer au monde ce que nous sommes, de revendiquer le référendum et de dire que nous voulons voter de façon pacifique, festive, mais aussi revendicative et culturelle », a-t-il ajouté.

Le monde castelier « s'est demené » pour cette action, selon Bosch. « C'est le peuple qui demande de pouvoir voter. Nous le prouvons en emmenant presque 200 casteliers dans une performance à Londres où chacun a payé de sa personne », a fait observer Josep Fernàndez, président de l'équipe jeune des Xiquets de Valls.

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samedi 7 juin 2014

Entretien Help Catalonia avec Jaume Roure, Maire-Adjoint de Perpignan

Entretien avec Jaume Roure, Maire-Adjoint de Perpignan.
Qui est Jaume Roure ?
Marié, 4 enfants, assureur de son métier.
Membre fondateur en 1972 de l'Esquerra Catalana dels Treballadors, puis de la Bressola, aujourd'hui membre fondateur d'Unitat Catalana (créé en 1986).
Maire-Adjoint délégué aux Affaires Catalanes de la Fidelíssima Vila de Perpinyà / Perpignan (depuis 1993).
Président du Haut Conseil des Langues. Président de l'Institut Font Nova.

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mercredi 4 juin 2014

Les tribunes de l'Espanyol entonnent « Shakira es una puta » contre Piqué




Le derby Espanyol-Barça a été vécu avec beaucoup de tension, sur le terrain et dans les gradins. Parmi les cris qu'entonnait une partie des supporters de l'équipe d'Aguirre, on a pu écouter « Trias* muérete » (Trias meurs) et aussi « Shakira es una puta » (Shakira est une pute), quand Piqué touchait le ballon.

*Trias : le maire de Barcelone, Xavier Trias, est un supporter du Barça et partisan de l'indépendance.

Deutsch

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jeudi 29 mai 2014

EHrZ: tremplin de musiques actuelles


Après 5 éditions d'EHrZ, tourné vers le Pays Basque. EHZ est le prolongement de l'association PIZTU créée en 1992, dont l'ambition était de devenir une plateforme d'échange et d'aide à l'évènementiel. Piztu organisa le premier festival EHZ en 1996.

Il fut organisé a une époque où le nombre de festivals n'était pas aussi important en Europe, par des jeunes soucieux de:
Dynamiser le Pays Basque intérieur par un rendez-vous majeur de 3 jours,
Valoriser la culture, la langue et l'identité basque,
Porter des valeurs fortes de l'époque,
Réunir autour du bénévolat des jeunes d'origines et de sensibilité différente.

L'activité principale de l'association est d'organiser depuis 16 ans un festival de musique de 3 jours en milieu rural:
EHrZ c'est Euskal Herria Zuzenean Festibala, un tremplin de musiques actuelles en faveur des cultures minorisées, comme la Catalogne évidemment. Ouvert aux groupes locaux l'opportunité d'être mis en lumière via le festival, nous avons souhaité cette année, ouvrir le concours à l'international. Les modalités ont un peu changé, mais l'objectif reste le même : aller à la recherche de nouveaux artistes, et leur offrir la possibilité de se produire au festival EHZ.




En écho à la thématique proposée par l'association EHZ cette année: mettre en avant des groupes de musique issus de cultures "minorisées". Nous entendons par Cultures Minorisées, les Cultures vivantes qui ne jouissent pas aujourd'hui d'un cadre établi permettant leur entier épanouissement, et que nous considérons comme étouffées par une Culture dominante, s'accaparant toute légitimité.

L'objectif est de faire du Festival Euskal Herria Zuzenean un rendez-vous de cette jeunesse engagée issue de ces cultures minorisées qui n'a pas nécessairement beaucoup d'occasion de se rencontrer et d'échanger sur leur manière de vivre et de lutter pour faire vivre leurs cultures au quotidien, aux quatre coins du monde.

Les liens du Festival:
http://ehz-festibala.eu/eu/ehrz
https://twitter.com/ehzfestibala
https://www.facebook.com/pages/EHZ-Festibala/297847721235?fref=ts

 

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lundi 26 mai 2014

La Catalogne exprime sa solidarité envers Jaume Sastre, en grève de la faim pour défendre l’enseignement du catalan aux îles Baléares


Help Catalonia (Aidez la Catalogne) a lancé une campagne sur les réseaux sociaux : elle consiste à se prendre en photo avec une affiche portant le message « #Solidarity with #HungerStrikeForCatalan » afin de montrer sa solidarité non seulement envers la protestation en faveur de la langue qui se développe aux îles Baléares, mais aussi avec la grève de la faim de Jaume Sastre, demandant ainsi un enseignement en catalan, défendant l'immersion linguistique et permettant de faire connaître internationalement le mépris que subit notre langue dans l’État espagnol. La campagne attire des journalistes internationaux qui n'avaient pas conscience que la langue parlée sur des territoires aussi différents que Valence ou Majorque est la même que celle de la Catalogne.

Entre autres participations il convient de remarquer celles de candidats de partis catalans aux élections européennes comme Ernest Urtasun d’ICV, Ramon Tremosa de CiU et Josep Ma Terricabras d’ERC, ou encore de Juanjo Puigcorbé, d'Otto Ozzols devant le monument à la liberté de Riga, de Joan Herrera, de Dolors Camats, d'Ester Capella, d'Agustí Colomines, de Quim Arrufat...

Vous trouverez plus d'informations sur la campagne à l'adresse www.helpcatalonia.cat

Vous pouvez télécharger l'affiche

De nombreuses photos sont disponibles dans l'album en ligne sur Facebook.

Liens:

Agence Bretagne Presse

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samedi 17 mai 2014

Un garde civil se vante de l'assaut fasciste à la délégation de la Generalitat à Madrid


Il se photographie avec un maillot en soutien aux assaillants · Democracia Nacional a posté l'image sur Facebook

'Il y a des images qui valent plus que mille paroles. Des images qu'aucun téléjournal ne montrera. Des images qui nous disent que rien n'est perdu et qui inspirent à continuer de lutter pour le futur que nous voulons et nous appartient. Même pas un pas en arrière.' Avec ce message, la formation d'extrême droite Democracia Nacional a publié sur Facebook une photo d'un garde civil avec un maillot en soutien à l'assaut fasciste du Onze Septembre passé à la délégation de la Generalitat à Madrid.

L'image est une autophoto (un 'selfie') faite devant un miroir où un agent soulève son uniforme de la Garde Civile pour montrer un maillot avec la devise 'Blanquerna Style' et le portrait d'un des assaillants, qui allait avec le visage couvert.

Durant l'acte de célébration de la Fête Nationale de la Catalogne au Centre
Culturel Blanquerna, la délégation du gouvernement de la Generalitat à Madrid, un groupe d'extrême droite interrompit violemment et agressa quelques participants, parmi lesquels il y avait quelques parlementaires. Ils jetèrent par terre un drapeau catalan et le pupitre des orateurs, parmi plus de dégâts. Avant de s'en aller, ils répandirent du gaz lacrymogène. En résumé, pendant qu'ils criaient : 'Ne nous trompez pas, la Catalogne c'est l'Espagne'. Le juge les laissa partir en liberté avec des charges le lendemain d'avoir été détenus.






Traduit par Patrick Vedel,
Militant d'ERC et les JERC

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jeudi 15 mai 2014

Aux États-Unis, on ne parle pas anglais


Imaginons un instant qu'aux États-Unis, le gouvernement de Barack Obama décide que la langue qui se parle dans les territoires qu'il dirige est « l'américain » et qu'elle n'a rien à voir avec l'anglais. Il est évident qu'il y a des différences de prononciation et de vocabulaire entre l'anglais qui se parle dans les îles britanniques et celui des États-Unis, mais personne, et encore moins le président du pays, ne se hasarderait à dire que ce n'est pas la même langue. Aux Baléares et en pays valencien, si.

Vers le XIIIe siècle, après l'expulsion de la population musulmane des Baléares et du pays valencien, la plupart des gens venus repeupler ces terres étaient originaires de Catalogne. Ces Catalans apportèrent avec eux la langue catalane, une façon de cuisiner et une grande part de leurs coutumes, ce à quoi les historiens et les linguistes souscrivent. Pourtant, les présidents baléare et valencien (tous deux du Parti Populaire) n’y prêtent pas cas et poursuivent leur croisade pour rompre les liens culturels de leurs territoires avec le catalan. En pays valencien, on a déjà adopté la dénomination de « valencien » pour éviter le mot « catalan », et aux Baléares on s'y réfère avec un nom pour chaque île. 

Avec la ferme intention de séparer du catalan ce qui se parle dans ces îles, la dernière idée linguistique venue à l'esprit du président baléare, José Ramon Bauzá, c'est que les journaux télévisés utilisent un article défini (article « salé », es au lieu de l'habituel el = le) qu'une partie de la population identifie -de façon erronée- comme authentiquement majorquin. Ils oublient qu'il y a des endroits des îles où cet article ne s'emploie pas et qu'en revanche, il est vivant dans le parler et la toponymie de Catalogne. Curieusement, on trouve sur les cartes plus de toponymes avec l'article salé -cet article si majorquin- en Catalogne qu'aux Baléares. Une fois encore, Bauzá a fait la sourde oreille aux considérations de l'Université des îles Baléares et de l'Institut d'Estudis Catalans (Institut d'études catalanes), qui jusqu'à présent étaient les institutions que consultait le gouvernement baléare en matière linguistique. Par contre, ce gouvernement a adopté une sorte de « créationnisme linguistique » comme étendard. Par chance pour la santé des insulaires, Bauzá laisse encore les questions médicales entre les mains de la médecine.

Ce n'est qu'une des lignes stratégiques que suit le gouvernement du Parti Populaire aux Baléares pour jeter le trouble dans la population et porter préjudice à la langue et à la culture catalanes. La déconsidération et le mépris des usages de la langue propre des îles est un autre grand domaine exploité ces dernières années pour faire revenir les Baléares à l'époque de la dictature de Francisco Franco. C'est ainsi, par exemple, qu'il n'est plus nécessaire de justifier d'une connaissance du catalan pour devenir fonctionnaire du gouvernement baléare. De cette façon, il n'est pas garanti qu'un habitant des îles puisse être servi dans la langue qui lui est propre et qui, selon la constitution, doit avoir le même degré d’officialité que l'espagnol.

La situation pourrait encore empirer au cas où la Catalogne parviendrait à devenir indépendante. Il y a quelques jours, un spécialiste résumait en ces termes ce qui transparaît des messages de la droite unioniste: « Les mauvais traitements que subit actuellement votre culture ne seront rien à côté de ce que nous vous ferons, Valenciens et Baléares, si la Catalogne obtient l'indépendance. Nous nous vengerons sur vous. » En pays valencien, la radio et la télévision ont déjà cessé d'émettre. Aux Baléares a été voté un plan éducatif (TIL) qui relègue le catalan, rompant de cette manière avec 30 années d'immersion linguistique. C'est ainsi qu'a disparu le seul outil efficace qui permettait de garantir le droit à la connaissance de la langue propre des Baléares, un droit que la constitution espagnole reconnaît mais que le gouvernement Bauzá ne respecte pas. Bauzá qui a interdit la senyera, le drapeau qui flotte encore sur les bâtiments historiques des institutions baléares et qui unit aussi les territoires de langue et culture catalanes. Le drapeau de Bauzá et des siens est tout autre :c'est celui de l'ignorance.




Miquel Piris
journaliste

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dimanche 4 mai 2014

Rapporteur de l'ONU : « En Espagne il y eut un plan systématique d'élimination de personnes »


Pablo de Greiff
« Je ne suis pas un cynique, ni un romantique ». « J'ai pris le soin de ne pas commettre la cruauté de générer des expectatives que je ne puisse satisfaire ou des promesses que je ne puisse tenir », confesse le rapporteur spécial des Nations Unies pour la promotion de la Vérité, la Justice et la Réparation, Pablo de Greiff. Il a passé 10 jours en Espagne en essayant de découvrir combien de ces trois mots du long nom de sa responsabilité – vérité, justice et réparation – ont reçu les victimes du franquisme depuis que s'instaura la démocratie. Très peu, si on évalue ses conclusions préliminaires, qu'il développera dans un rapport final pour septembre. La Valle de los Caídos* et l'« immense distance » entre les victimes et l'État. Il croit que les premières « méritent » que le Gouvernement évalue de changer de signification l'énorme monument à lui même que Franco fit ériger à ses prisonniers.

« Jamais, depuis 20 ans qu'il travaille dans ce domaine, il n'avait vu un cas pareil, assure de Greiff, qui voit dans la « privatisation » des exhumations qu'établissait la Loi sur la mémoire historique – le Gouvernement les subventionnait mais ne les assumait pas – le pêché originel de « l'indifférence des institutions de l'État ».

Q. Que vous passa-t-il par la tête quand vous arrivâtes à la Valle de los Caídos ? Avez-vous vu quelque lieu similaire dans un autre pays ?

De Greiff visita Paracuellos et la Valle de los Caídos : « C'est impressionnant ».

R. Non, c'est absolument singulier. Unique. C'est impressionnant qu'un pays qui n'avait pas de ressources érigeât ce monument avec des travaux forcés. L'idée de creuser une cathédrale dans un mont de pierre ne vient pas à l'esprit de tout le monde.

Q. Pourquoi croyez-vous qu'un lieu ainsi, impensable dans d'autres pays comme l'Allemagne, continue en Espagne tel comme le laissa Franco ?

R. Parce que lui dura 40 ans au pouvoir. Et ça change tout.

Q. Êtes-vous, comme proposait le comité d'experts nommé par le Gouvernement de Zapatero, pour la conversion de la Valle de los Caídos en un musée de la mémoire ?

R. Pour certains sites, l'idée de tout détruire est inadéquate. Il a trop de charge symbolique et sa destruction implique aussi une perte. Mais ce qui ne peut pas se faire c'est le laisser comme si rien n'eût lieu. Comme si la glorification de toute l'idéologie pour laquelle il s'érigea fût acceptable. Pour cela je demande qu'on le remette à l'agenda parce qu'il y a quelque chose d'impressionnant dans l'idée de ce site telle comme il est, sans un seul signe qui explique le contexte et comme il se construisit.

Q. Pourquoi voulûtes-vous voir aussi Paracuellos ?

R. Il fut dans ma liste depuis le début pour réaffirmer que celui-ci est un sujet de droits, non de politique. Ceci ne veut pas dire que ça établisse une symétrie.


Q. Que réclament ceux qui vous montrèrent Paracuellos ?

R. M'accompagna le président de la fraternité. Ils allèguent avoir été ignorés au complet. Ils disent que jamais ils n'ont reçu d'assistance pour maintenir le site, qu'ils le font avec des contributions volontaires et qu'ils ont été systématiquement oubliés. Je ne sais pas si c'est vrai.

Q. L'Espagne est le premier pays que vous demanda à visiter comme rapporteur de l'ONU. Pourquoi ?

R. Parce que ça fait très longtemps que l'Espagne débat de ce thème et n'a pas réussi à le résoudre. Par l'univers immense de victimes ; par la propagande selon laquelle la transition fut un modèle et parce qu'il y a beaucoup de pays dans le monde qui regardent l'Espagne et sa transition, depuis le Moyen-Orient au nord de l'Afrique.


Q. Et fut-elle un modèle ?

R. Un modèle, quasi personne ne l'est. C'est un terme inapproprié. Mais mon intérêt n'est pas d'examiner si elle fut un modèle, sinon d'entendre mieux ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné.


Q. La Transition eut-elle un effet de point final en Espagne ?

R. La loi d'amnistie commença à s'appliquer comme une loi de point final et seul l'argument selon lequel elle fut appliquer par un parlement démocratique la différencie d'une auto-amnistie que les généraux se concédaient à eux-mêmes, mais ne doit pas s'utiliser pour archiver tous les cas. Je me joins aux recommandations du Groupe de travail contre les disparitions forcées ou involontaires et du Comité contre la disparition forcée pour que l'Espagne la laisse sans effet.


Q. L'Espagne n'est pas le premier pays qui se confronte à ce problème. Est-ce un cas anormal ? Au niveau de quel pays cela nous mettrait-il en termes de vérité justice et réparation ?

R. En Argentine il y a tellement d'accusés que ça s'est formalisé. Les jugements ne sont plus une nouvelle. Ils se font et c'est tout. Ceci est le message que j'ai pour l'Espagne. Ici il y a un secteur qui pense qu'on ne doit pas en débattre parce que les haines se manifesteraient de nouveau. Mais rien ne me fait penser que ce soit vrai. Dans les villages tout le monde sait déjà qui tua qui.

La loi d'amnistie agit comme « une loi de point final » i doit être abrogée.


Q. Dans quels autres pays c'est aussi difficile ?

R. Le travail s'est déplacé de l'Amérique latine à l'Europe de l'Est, l'Afrique du Sud et maintenant l'Afrique. La Sierra Leone ne va pas si mal. Mais pensez au défi ingérable d'implanter une justice transitoire à la République du Congo.


Q. Somme-nous comme le Congo ?

R. Ce n'est pas une comparaison utile.


Q. De ce que vous avez écouté ces dix jours de ministres, juges en activité, juges inhabilités comme Baltasar Garzón, légistes, associations et victimes, qu'est-ce qui vous a préoccupé le plus ?

R. Ce qui me préoccupe le plus c'est la distance entre victimes et État. Et ce qui m'impressionna le plus fut le récit de la souffrance des mères, ces anciens disant : « Ma mère fut courageuse ». Je fus impressionné par la terrifiante histoire d'une famille dans laquelle le mari disparaît, à qui on exproprie la maison, un phalangiste repenti leur offre une chambre...


Q. Quelle explication vous donna le Gouvernement pour la suppression des registres pour la loi sur la mémoire ?

R. Ils insistent sur la crise économique et que les fonctions du bureau des victimes se font maintenant depuis un autre lieu.


Q. Croyez-vous que c'est une excuse ?

R. Nous le verrons quand on sortira de la crise, s'ils les remettent. Dans n'importe quel cas, il y a une dette avec une population très, très ancienne et cela devrait être prioritaire.


Q. Les récits des victimes que vous avez pus écouter ces jours-ci correspondent-ils au concept de crimes contre l'humanité ?

R. Oui. Ici il y eut un plan systématique d'élimination de personnes. Il n'y a aucun doute. Je crois que ceci personne ne le discute.


Q. Si l'Espagne n'extrade pas vers l'Argentine Billy l'enfant*, imputé pour tortures, devrait-il être jugé ici ?

R. C'est le principe : ou tu extrades, ou tu juges. C'est l'obligation.


Q. Si aucune des deux options n'arrive, comment apparaît l'Espagne ?

R. Ce ne serait pas un moment élogieux. Ce sera un peine qu'un pays, qui ha été leader dans la mise en œuvre de la juridiction universelle comme instrument de justice, nie maintenant l'extradition d'une personne recherchée pour bloquer un processus.


Q. Pourquoi croyez-vous qu'en Espagne les victimes de l'ETA ont des droits et des hommages et celles du franquisme non ?

R. Parce que le meilleur traitement que les victimes du franquisme ne reçoivent pas est quelque chose que j'essaye de mieux entendre étant donné la capacité institutionnelle du reste.


Q. Quelles conséquences cela a-t-il que dans un pays il y ait des victimes avec des droits distincts ?

R. C'est rompre des principes de traitement équitable, et pour un régime démocratique c'est très grave de type de discrimination. Une partie de la promesse des régimes constitutionnels est d'éviter ce type de discrimination. Enfin, ce dont il s'agit c'est d'aider au dépassement de la condition de suppliant. Et quand il y a quelqu'un qui dépend de la grâce positive ou négative, la promesse de modernité se rompt.

Traduit par Patrick Vedel,

Militant d'Esquerra Republicana de Catalunya



*Valle de los Caídos : monument en hommage à Franco et les combattants franquistes morts durant la Guerre civile* (bien que quelques combattants républicains y soient enterrés), construit par les prisonniers républicains à San Lorenzo del Escorial, village de la région de Madrid.

*Paracuellos : Paracuellos de Jarama est une ville à la porte de Madrid où plus de 2.500 personnes opposées au camp républicain furent assassinées.

*Juan Antonio González Pacheco, dit Billy l'Enfant (Billy el niño en castillan) : ancien membre de la police franquiste demandé par la justice argentine pour des actes de torture entre 1971 et 1975.

*Guerre civile : 17 juillet 1936 – 1er avril 1939



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lundi 28 avril 2014

Panama, "kriegspiel" autour du canal




Il y aura peut-être bientôt un nouveau scandale de Panama. Un scandale révélateur comme le précédent de nouveaux rapports de force. Hier, à la fin du XIXe siècle, il s’agissait de la France et des Etats-Unis. Aujourd’hui c’est l’Espagne qui est au cœur d’un nouveau drame géopolitique, avec toujours les Etats-Unis, mais aussi la Chine, le Brésil et bien d’autres puissances montantes.

Panama, a fait rêver les navigateurs, voyageurs et commerçants, depuis cinq siècles. Le rêve a pris parfois les couleurs du drame. Les grands de ce monde ont bataillé pour contrôler tout ou partie de l’isthme. L’Espagne, en dépit de grignotages britanniques, a occupé l’Amérique centrale pendant quatre siècles. Simon Bolivar, libérateur des Amériques, voulait en faire le centre du monde. L’isthme a été disputé par Anglais et Etasuniens tout au long du XIXe siècle. Les Français ont essayé de les départager en fin de période. Les Nord-Américains ont raflé la mise en 1903 et construit à Panama un canal transocéanique ouvert au trafic maritime en 1914. La Russie soviétique, cinquante ans plus tard, a mis son grain de sel. Avec Cuba, elle a tenté de prendre pied au Nicaragua et au Salvador cinquante ans plus tard. 




La fin de la guerre froide avait apaisé les appétits rivaux semblait-il. Elle avait fabriqué une paix régionale en dominos, du Nicaragua au Salvador, en passant par le Guatemala. Les Etats-Unis avaient démantelé leurs bases militaires et rendu le canal aux Panaméens en 1999. Les enjeux de la puissance, et des rivalités internationales, glissaient plus à l’Est vers le Golfe arabo-persique avant de se focaliser sur l’Asie du Sud-est. L’isthme rendu à sa fonction de couloir allait être oublié du monde pendant quelques années. Les aléas de la compétition économique mondiale, exacerbée par la crise occidentale, les ambitions d’Etats latino-américains ayant gagné en assurance, le regard invasif des Asiatiques sont en train d’éveiller de nouvelles concurrences. L’isthme en général et Panama en particulier, sont vus comme une jugulaire articulant divers espaces économiques majeurs. L’intuition de Bolivar a été réactualisée par le dynamisme du commerce maritime, entre Asie et Amériques, Amériques et Europe, Afrique, Proche-Orient et Pacifique américain. 

Les pièces d’un kriegspiel centrées sur Panama se sont successivement mises en place de façon accélérée. La réactivation économique latino-américaine, le dynamisme croissant du commerce avec la Chine et ses voisins asiatiques, ont eu comme première conséquence, la décision prise par Panama de moderniser un canal vieux de prés d’un siècle. C’était en 2009. L’appel d’offre visant à créer de nouveaux jeux d’écluses permettant le passage de bateaux gros porteurs, de 15 à 20 mètres de tirant d’eau et 366 mètres de long, a été gagné par un consortium conduit par une entreprise de BTP espagnole, Sacyr. Le secteur sinistré en Espagne depuis 2008 poussait les sociétés de travaux publics à une agressivité commerciale croissante. Le gros œuvre, selon le contrat signé à ce moment là avec l’Autorité du canal de Panama, devait être achevé en 2015. 

Cette décision accompagnait une conjoncture restant orientée au vert, marquée par la montée en puissance des échanges maritimes. Panama, a bénéficié de ce climat, tout comme de la récupération des installations cédées par les Etats-Unis en décembre 1999. Sa croissance annuelle a été de l’ordre de 7 à 10% pendant la période. Cet argent a été investi dans l’amélioration d’infrastructures annexes, routes, transports ferroviaires urbains. D’autres acteurs internationaux sont alors entrés dans le jeu. Certains ont offert leurs services pour emporter des marchés locaux. Le Japon a ainsi proposé le plan de financement d’une ligne de métro. D’autres ont anticipé la réorganisation du trafic maritime, et son effet d’entrainement sur la politique d’embargo des Etats-Unis à l’égard de Cuba. Les ports de Houston et Miami ont engagé de grands travaux de modernisation. Et tout en face, à Mariel près de La Havane, le Brésil a financé et construit un énorme port de redistribution de conteneurs, au cœur d’une zone franche. Le Mexique qui avait oublié la région, depuis une dizaine d’années, a annulé 70% des dettes cubaines à son égard. Le Mexique est prés de signer un accord de libre échange avec Panama. Le président, Enrique Peña Nieto, a mis l’accélérateur sur une coalition régionale mise en œuvre par son pays, l’Alliance du Pacifique. Le Costa-Rica a annoncé le 10 février 2014, son intention de rejoindre cette organisation. Panama devrait bientôt suivre. 

Les émergents asiatiques sont à l’affût. La Turquie négocie un accord de libre-échange avec le Costa-Rica. Elle envisage l’ouverture d’ambassades au Costa-Rica et à Panama. Le Président chinois, Xi Jinping, a visité la région en juin 2013, une région traditionnellement favorable au frère ennemi taïwanais. Le Costa-Rica, qui préside la CELAC (la Communauté des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe)en 2014, a signé avec la RPC une batterie d’accords bilatéraux à portée commerciale. Les entreprises chinoises ont multiplié les offres visant à doubler ou tripler dans un esprit concurrentiel les couloirs transocéaniques. Une entreprise chinoise, CHEC (Chinese Habor Engineering Company), a signé un traité visant à construire un canal sec, une voie ferrée au Honduras, d’Atlantique au Pacifique. Une autre, HKND, a négocié et fait adopter en un temps record par le Nicaragua une sorte de traité inégal, accordant à un financier chinois le droit de construire un canal transocéanique et de devenir le propriétaire des terres adjacentes. 








La voiture serait-elle allée trop vite ? Les travaux d’élargissement du canal sont aujourd’hui en effet interrompus. Le consortium conduit par l’espagnol Sacyr s’est déclaré incapable de terminer les travaux. 70% du gros œuvre est pourtant achevé. Mais à cause peut-être de cela, Sacyr et ses associés belges et italiens, demandent à l’Autorité du canal une rallonge correspondant à un tiers de l’appel d’offre pour terminer le chantier. Les Chinois restent mobilisés du Honduras au Nicaragua, comme les Brésiliens à Cuba. Mais ce sont les Etats-Unis qui ont tapé du poing sur la table, début février 2014, et exigé une reprise des travaux dans les plus brefs délais. 




Cette réaction nord-américaine est dans l’ordre des textes et des rapports de force. Le traité de rétrocession du canal donne aux Etats-Unis un droit de co-regard. Ils en restent d’autre part les premiers utilisateurs. Ils sont logiquement les premiers intéressés à sa modernisation. Le gouvernement espagnol qui est très dépendant des marchés extérieurs, et plus particulièrement de ceux d’Amérique latine, a envoyé sur place l’un de ses ministres. Ce fiasco entrepreneurial vient après bien d’autres. La crise économique a sensiblement réduit la voilure de l’Espagne. Déjà en novembre 2013 la dernière conférence ibéro-américaine, qui se tenait à Panama, avait été boudée par un très grand nombre de chefs d’Etat latino-américains. Ils étaient en revanche tous à Cuba fin janvier 2014 pour assister au deuxième sommet de la Communauté des Etats de l’Amérique latine et de la Caraïbe. 




A l’image de l’Espagne, l’Europe a mal pris la marche panaméenne. La France accuse de façon récurrente Panama d’être un paradis fiscal depuis 2010. Panama a menacé de réviser les grands contrats signés avec des entreprises françaises. L’Union européenne a négocié en 2012 des accords commerciaux avec les pays de la zone qui ne sont pas encore ratifiés. Bruxelles a par ailleurs signalé en janvier 2014 une révision de sa politique à l’égard de Cuba. Certes les jeux sont loin d’être faits. Mais rien ne va plus…

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